mars 2025

« L’humour est une danse du bon sens »

Christiane Steinger vit à Berne-Bümpliz. Elle soutient FAIRMED depuis de nombreuses années et a également participé à la dernière rencontre avec nos responsables nationaux à Berne. Laborantine médicale à la retraite et professeure de yoga, elle explique pourquoi elle s’engage précisément pour FAIRMED, quels sujets lui tiennent le plus à cœur et quel est le secret de sa joie de vivre.

FAIRMED sur place (après que Christiane Steinger a proposé le tutoiement) : Qu’est-ce qui t’a amenée à soutenir FAIRMED ?
Christiane Steinger : Ce qui m’épate le plus chez FAIRMED, ce sont vos collègues qui mettent en œuvre des projets de santé sur place dans les différents pays. Comme ils sont originaires des régions dans lesquelles ils travaillent, ils connaissent la culture et sont mieux outillés pour gérer directement les éventuels conflits. Et j’aime l’idée qu’avec relativement peu d’argent et un engagement d’autant plus grand, vous puissiez avoir un tel impact, faire en sorte que tant de personnes défavorisées aient accès à des soins médicaux ! Je suis également impressionnée par le fait que vos spécialistes contribuent à prévenir les épidémies en surveillant les maladies dans les pays.

Tu dirais donc que ta principale préoccupation est d’améliorer les soins de santé, y compris pour les plus démunis au monde ?
Oui, bien sûr, la santé est la base de tout, non seulement pour moi à titre personnel, mais aussi à l’échelle mondiale. Cependant, le principal moteur de mon engagement pour FAIRMED, c’est mon désir de justice ! Les injustices, surtout les grandes, me révoltent. Le défi le plus grave et le plus urgent auquel l’humanité est aujourd’hui confrontée est, à mes yeux, la crise climatique dont elle est elle-même responsable. Je trouve qu’il y a là aussi une immense injustice : ce sont les pays pauvres du Sud qui souffrent le plus du changement climatique provoqué les pays riches du Nord. J’essaie de lutter contre ces inégalités, en soutenant notamment des ONG crédibles comme FAIRMED.

Merci infiniment pour ce retour qui nous fait très plaisir. Comment parviens-tu à donner régulièrement ?
Disons que je suis une privilégiée parmi les privilégiés. J’en ai conscience et j’en suis extrêmement reconnaissante. Je ne me considère pas comme étant riche, mais plutôt aisée. Et j’estime que cette aisance doit me profiter à moi, mais aussi aux personnes autour de moi. C’est pourquoi ma devise est : « Privilège oblige ! » (rire), ma version contemporaine de « Noblesse oblige ».

Tu nous as dit que tu avais déjà découvert certains pays dans lesquels FAIRMED est présente lors de tes voyages.
Oui, c’était merveilleux ! Lorsque j’avais 26 ans, en 1973, mon partenaire de l’époque et moi-même avons quitté nos emplois respectifs pour partir en Asie. Nous avons été sur les routes pendant huit mois et demi, d’abord avec des valises. Ces bagages ont marché pour prendre le Transsibérien et voyager au Japon. Puis, à Taïwan, nous avons fait la connaissance d’un couple de voyageurs expérimentés qui nous a conseillé de troquer nos valises contre des sacs à dos. C’est ce que nous avons fait, et nous avons poursuivi notre voyage comme des routards, ce qui nous a permis d’être beaucoup plus mobiles.

Ensuite, tu as eu des enfants, tu as été laborantine médicale jusqu’à ta retraite et tu as suivi une formation de professeure de yoga. Quels conseils donnerais-tu aux personnes qui nous lisent pour rester aussi jeune et alerte que toi ?
Une petite séance de gymnastique quotidienne d’environ 15 minutes (pour moi, ce sont des exercices de yoga), une promenade d’une demi-heure, si possible dans la nature, ainsi qu’une alimentation savoureuse et modérée ont des effets bénéfiques. Il y a aussi la façon d’aborder les choses. Cet adage anglais m’accompagne dans la vie : « L’humour est une danse du bon sens. » Voir ce qui est bien au lieu de regarder d’emblée le négatif, essayer réellement de se mettre dans la peau de la personne en face de nous pour mieux la comprendre, cultiver des contacts, apprendre avec enthousiasme, s’engager, prendre bien soin de nous, sans oublier ce qui se passe autour de nous. Doser notre consommation d’actualités et de réseaux sociaux. Si l’on passe trop de temps sur ces canaux, on risque d’être tiré vers le bas et de s’abrutir ou de devenir les jouets du consumérisme. Je préfère me réjouir des histoires que vous racontez dans vos magazines, dans lesquelles vous parlez de vos projets. Elles me mettent de bonne humeur et me donnent de l’espoir.